Vous avez-dit Digital Nomade ?
« Digital ». Au cours des dernières années, ce fût probablement l’un des mots les plus utilisés dans le monde professionnel. On parle de Marketing Digital, de transformation digitale ou encore de « digital natives »… L’ère numérique est à l’origine de nombreuses terminologies et, bien entendu, l’expression « Digital Nomade » en fait partie.
Si vous n’êtes pas encore familier avec ce concept, voici comment Tany Mohn le définie : « Les digital nomades sont les gens qui utilisent les technologies de télécommunication pour gagner leur vie et, plus généralement, mener leur vie de façon nomade. »
Le futur du Travail
En tant que Responsable Marketing chez Club Freelance, je suis très au fait de l’actualité liée au Freelancing et de l’émulation que le statut génère. Je tweet sur le « #futureofwork » et la «#workrevolution » et je lis presque tous les articles concernant ce qui semble être un grand changement sociétal. En effet, tout le monde semble s’accorder à dire que la structure traditionnelle des entreprises traverse une transformation d’envergure. Et donc que l’employé de demain sera soit à son compte soit mobile. Mobile car, grâce aux progrès technologiques, de nombreuses tâches peuvent être effectuées à peu près n’importe où. Du moment que l’on dispose d’un ordinateur et d’une connexion internet.
En conséquence, de plus en plus d’entreprises offrent à leurs employés la possibilité de travailler à distance. Ce qui signifie souvent depuis son domicile ; et la politique du « Bring Your Own Device » (permettre aux employés d’amener leur propre matériel) devient monnaie courante notamment chez les startups.
D’autre part, les Freelances sont toujours plus nombreux (85% d’augmentation du nombre de freelance en France en un peu plus de 10ans). L’avènement du travail « en mode projet » redéfinie les besoins des entreprises en termes de ressources humaines. Et l’on observe ainsi une augmentation des postes temporaires externes. Beaucoup de consultants peuvent aussi être considérés comme nomades – même s’ils travaillent sur site – lorsqu’ils voyagent de pays en pays (ou de région en région) pour délivrer leur mission.
Enfin, les espaces de coworking poussent comme des champignons. Qui a besoin d’un bureau quand on peut travailler dans un environnement stimulant tout en faisant du networking, le tout à un prix raisonnable ? Oui, le travail évolue. Il devient plus flexible, plus mobile et permet de nouveaux modes de vies. Mais tout le monde est-il prêt à devenir digital nomade pour autant ?
Va-t-on tous devenir Digital Nomade ?
C’est indéniable, ce mode de vie se répand. Le phénomène est lié au chemin qu’empreinte notre société. Le monde d’aujourd’hui est global et connecté. Beaucoup de sociétés sont internationales, voyager est bien plus abordable que pour nos parents et de plus en plus de pays ont un accès stable à internet. Aussi, travailler en voyageant est simplement devenu possible.
On peut ajouter à l’équation la propension des milléniaux, considérés comme « slashers » (ex : Data Analyst / SEO Manager / Designer), à changer d’emploi ou d’entreprise tous les deux ans. Ce constat peut contribuer à expliquer pourquoi le « Digital Nomadisme » est devenu un rêve pour beaucoup de travailleurs.
Toutefois, être digital nomade n’est pas forcément chose facile. En effet, il faut être vraiment flexible et avoir une vie de famille qui permet la mobilité constante. Combien seraient, au vu de leur situation, réellement prêts à parcourir le monde pendant plusieurs années ? De plus, de mon point de vue, le contact en face à face avec les collaborateurs conservera son importance. Dans ma position actuelle, je ne pourrais pas imaginer travailler tous les jours depuis la maison. Être physiquement présent dans une équipe motive et permet une meilleure agilité, tout en développant sa vie sociale. C’est probablement pourquoi certaines entreprises continueront d’astreindre leurs employés à se rendre dans leurs locaux.
Par ailleurs, certains jobs conviennent mieux que d’autres au statut nomade. Selon un sondage de l’espace de co-working allemand Welance, marqueteurs, développeurs et designers sont les professions les plus représentées au sein de ces voyageurs du numérique.
Enfin, trouver des clients peut parfois s’avérer difficile. Travailler en Freelance et cibler un marché à l’autre bout du monde demande un minimum d’organisation. Il faut composer avec le décalage horaire, s’assurer un accès continu à Internet et avoir les compétences ou le réseau pour vendre ses services à distance. Cependant, si vous vous sentez prêt à outrepasser ces freins potentiels, je suis convaincu qu’être digital nomade est une expérience qui vaut la peine d’être vécue.
Article original par Félix Lemaignent