Porté par la crise sanitaire et l’envie de redonner du sens à sa carrière, le statut de freelance séduit de plus en plus d’actifs. Certains Français n’hésitent pas à s’expatrier pour profiter de conditions de vie plus agréables ou pour s’ouvrir de nouveaux horizons. (Par Caroline Gerbelot, directrice de Mindquest Iberica).
Cet article a initialement été publié sur le site LesEchos.
Depuis 2009, le nombre de freelances a bondi de 40 % en Espagne et de 92 % dans l’Hexagone (source : Eurostat). Ce statut attractif est tout particulièrement préempté par les talents de la Tech, qui y voient l’opportunité de choisir les missions les plus intéressantes et d’en changer régulièrement.
Télétravailler, c’est la promesse d’un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée, mais aussi la possibilité de vivre où l’on veut. Un mode d’exercice qui s’est largement répandu depuis la crise sanitaire, hier par contrainte, aujourd’hui par choix. La crainte de ressources éloignées des bureaux et donc moins impliquées s’est largement atténuée. Les entreprises ont adopté cette nouvelle organisation dont profitent pleinement les freelances. C’est d’autant plus vrai dans le secteur de la Tech, où la guerre des talents fait rage. De plus en plus de freelances français sautent ainsi le pas de l’expatriation, afin de découvrir d’autres environnements tout en continuant à collaborer avec des sociétés françaises. Cette mobilité fait d’ailleurs partie des critères qui poussent les talents de la Tech à choisir ce statut et représente une aubaine pour les entreprises qui peuvent élargir leurs champs de recherche.
Un espace européen « freelance compatible »
Cet essaimage des freelances aux quatre coins de l’Europe nécessite toutefois pour chaque partie prenante de bien s’informer des législations nationales en vigueur. Leur chance est qu’au sein de l’espace Schengen, tout est fait pour faciliter l’installation à l’étranger et le recours à des compétences basées hors de France. En effet, le contrat de prestation de service est valable partout en Europe et profite d’une harmonie fiscale autour des règles de TVA, ainsi qu’en matière de protection des données personnelles, avec le RGPD. En cas de conflit juridique, là encore des règlements européens existent, qui permettent à chaque partie de défendre efficacement ses droits. Toutefois, pour une entreprise française qui missionnerait une compétence ailleurs qu’en Europe, il est préférable d’indiquer dans le contrat…