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Auto-entrepreneur et plafond de chiffre d’affaires dépassé, que faire ?

Votre activité d’auto-entrepreneur bat son plein ? Tant mieux ! Peut-être même au point de générer un chiffre d’affaires au-delà des plafonds règlementaires. Si c’est le cas, vous allez devoir quitter le régime de l’auto-entreprise. Pas de panique, on vous présente l’essentiel pour amorcer cette transition en douceur. Auto-entrepreneur et plafond de chiffre d’affaires dépassé, découvrez quoi faire !

Les plafonds de chiffre d’affaires dans le régime de la micro-entreprise

Créé en 2008, le régime de la micro-entreprise permet de se lancer à son compte rapidement et de minimiser les formalités administratives.

En effet, le micro-entrepreneur (ou auto-entrepreneur) ne se soumet qu’à peu d’obligations comptables et administratives :

  • le calcul des impôts et des cotisations sociales est facilité et proportionnel au chiffre d’affaires encaissé (si votre chiffre d’affaires est nul, vous ne payez rien)
  • votre comptabilité se limite à un livre des recettes et des achats ainsi que des factures en bonne et due forme
  • En dessous d’un certain chiffre d’affaires, vous êtes dispensé du paiement de la TVA.

En contrepartie de cette simplicité de gestion, il existe un seuil de chiffre d’affaires à ne pas dépasser. Le seuil maximal dépend de l’activité exercée. Au-delà, le régime de la micro-entreprise ne s’applique plus.

Pour l’année 2021, le Portail Auto-entrepreneur relève les seuils suivants :

  • 176 200 € pour les activités d’achat-revente de marchandises et les prestations d’hébergement (chambre d’hôtes, meublé de tourisme)
  • 72 600 € pour les prestations de services (libérales comme artisanales ou commerciales)

Si vous êtes par exemple consultant en informatique, data scientist ou graphic designer en auto-entreprise, votre plafond de chiffre d’affaires est de 72 600 €.

Bon à savoir   Si vous exercez une activité mixte (par exemple vente et prestation de services) : votre chiffre d’affaires maximal est de 176 200 €, au sein duquel l’activité de prestation de services ne doit pas dépasser 72 600 €.

Bonne nouvelle : la sortie du régime de l’auto-entreprise ne se fait que si vous dépassez le plafond autorisé pendant deux années consécutives (une seule année au-dessus de ce plafond ne suffira donc pas).

Auto-entrepreneur et plafond de chiffre d’affaires dépassé: exemple

Julie, data analyst freelance, a créé sa micro-entreprise en avril 2020. Le calcul de son plafond se fait prorata temporis, c’est-à-dire selon la date de création de son entreprise. La première année, son plafond équivaut à : (72 600 / 12) x 9 = 54 450 €. Julie rencontre un succès inattendu et enregistre un chiffre d’affaires de 60 500 € sur ces 9 mois. Elle dépasse donc le plafond.

En 2021, forte de son nouveau réseau, Julie enregistre un chiffre d’affaires de 70 400 €. Comme son chiffre d’affaires est resté en dessous du plafond pour la deuxième année, elle continuera donc de bénéficier du régime de la micro-entreprise.

Supposons maintenant que son activité ait explosé en 2021 grâce à un gros client et qu’elle ait enregistré un chiffre d’affaires de 75 750 €. Dans ce cas, il y a eu dépassement du plafond du régime de la micro-entreprise durant deux années consécutives. Julie quittera alors le régime de la micro-entreprise au 1er janvier 2022.  

Découvrez aussi nos derniers articles : Gérer ses revenus irréguliers ​de freelance & Gérer les impayés quand on est freelance !

Deux années consécutives au-delà des plafonds, et après ?

Suite à deux années consécutives au-delà des plafonds de chiffres d’affaires autorisés, la micro-entreprise bascule automatiquement vers l’entreprise individuelle.

Il vous faudra néanmoins déclarer la fermeture de votre micro-entreprise à votre Centre de formalités des entreprises (CFE).

Le changement de régime s’effectue dès le 1er janvier de l’année suivant la deuxième année où il y a eu dépassement de plafond.  

Comment cela se passe concrètement ?

Le basculement automatique vers l’entreprise individuelle

Vous serez prévenu de votre nouvelle affiliation au régime commun par une lettre recommandée avec accusé de réception, contestable dans le mois suivant sa réception.

En basculant automatiquement en entreprise individuelle :

Votre régime d’imposition n’est plus le régime micro-fiscal mais le régime réel simplifié

Le passage du régime micro au régime réel comporte deux nouveautés :

  • Vous devez à présent fournir un bilan comptable simplifié pour chaque exercice comptable
  • Votre impôt sur le revenu n’est plus calculé en soustrayant un abattement forfaitaire sur votre chiffre d’affaires mais en soustrayant vos frais réels (d’où le nom de ce régime).
Bon à savoir
Pour la TVA, le régime réel simplifié s’appliquait déjà suite aux dépassements des seuils de la franchise de TVA. Bonne nouvelle, vous pouvez continuer de la déclarer comme vous faisiez en tant que micro-entrepreneur.

Vous demeurez rattaché à la Sécurité sociale des indépendants mais le calcul de vos cotisations évolue

En auto-entreprise, le calcul de vos cotisations sociales s’effectue selon un pourcentage fixe.

Avec le passage en entreprise individuelle au régime réel, elles se calculent dorénavant sur vos bénéfices imposables. Ce bénéfice est obtenu par la soustraction des charges réelles au chiffre d’affaires de l’entreprise individuelle. Contrairement au statut d’auto-entrepreneur, des cotisations sociales minimales sont dues même en l’absence de bénéfices.

Dans certains cas et selon l’évolution de votre activité, il peut être judicieux de vous tourner vers une autre forme juridique.


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Auto-entrepreneur et plafond de chiffre d’affaires dépassé : le choix d’une structure juridique adaptée

Vous pouvez tout à fait sortir de l’entreprise individuelle et opter à la place pour une société unipersonnelle, que l’on pourrait qualifier de plus ambitieuse.

En effet, lorsque vous passez automatiquement en entreprise individuelle, votre patrimoine personnel reste confondu avec celui de l’entreprise (comme en auto-entreprise). Cela n’est pas le cas si vous optez pour une société comme l’EURL ou la SASU car elles agissent comme des personnes morales. En cas de dettes, les créanciers ne pourront donc pas saisir vos biens personnels. En optant pour une société, vous pourrez également déléguer sa gestion quotidienne à un dirigeant tiers. À terme, vous pourrez également choisir de vous associer avec d’autres personnes, afin de faire grandir votre projet.

Pour faire le bon choix de structure, n’hésitez pas à faire appel à Simplitoo. 

Le passage au régime de l’entreprise ou de la société peut être source de questionnements pour l’ancien micro-entrepreneur. Le choix d’une structure juridique adaptée doit être fait en conscience des spécificités de chaque forme juridique.

Si vous avez aimé notre article « auto-entrepreneur et plafond de chiffre d’affaires dépassé », découvrez aussi nos articles : Régime fiscal auto-entrepreneur​ & freelance : lequel choisir ? ainsi que notre guide pour auto-entrepreneurs.


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Exonération de la CFE pour certains auto-entrepreneurs en 2019

La loi de finances pour 2018 a prévu d’exonérer certains auto-entrepreneurs de la cotisation foncière des entreprises (CFE). Qu’en est-il vraiment ? Tour d’horizon.

Exonération de la Cotisation Foncière des Entreprises pour 2019

La cotisation foncière des entreprises (CFE) est une taxe basée sur la valeur locative du bien servant à l’activité professionnelle. La loi n° 2017-1837 du 30 décembre 2017, dite loi de finances pour 2018, a prévu une exonération du paiement de la CFE pour 2019 dans certaines conditions. L’auto-entrepreneur doit avoir réalisé un chiffre d’affaires annuel inférieur à 5 000 €. Que prévoit exactement cette loi et comment cette exonération va t-elle être mise en place ? Tour d’horizon avec Club Freelance.

Qu’est-ce que la CFE ?

La CFE, ou cotisation foncière des entreprises, est une taxe basée sur les biens servant de locaux à l’exercice de l’activité professionnelle. Elle est basée sur la valeur locative du bien. Il s’agit d’une composante de la Contribution économique territoriale (CET). Ainsi que de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) instaurées en 2010.
Dans les mêmes conditions que les créateurs d’entreprise, les auto-entrepreneurs sont redevables de cette CFE.

Contours de l’exonération de CFE pour les auto-entrepreneurs en 2019

Le projet de loi de finances pour 2018 indique expressément que tous les auto-entrepreneurs dont le chiffre d’affaires en 2018 a été inférieur à 5 000 € n’auront pas à payer la CFE à compter de 2019. Le plafond des 5 000 € vise également l’ensemble des taxes additionnelles applicables. Cette exonération prend effet en 2019 et est reconduite les années suivantes.

Les autres exonérations de CFE possibles

Nombreux sont les entrepreneurs à considérer que le plafond des 5 000 € est particulièrement faible. En effet, un chiffre d’affaires annuel de 5 000 € équivaut à 416 € mensuels environ.
Que faire si vous avez dépassé ce plafond et que vous aspirez à une exonération ? Il existe d’autres possibilités pour vous d’être exonérés de CFE. Ce sera le cas si vous êtes une nouvelle entreprise. Y compris un micro-entrepreneur exerçant une nouvelle activité artisanale, commerciale ou libérale, sous le régime micro-social.
Il est indispensable pour l’indépendant ayant créé ou repris une entreprise de déposer sa déclaration 1447-C-SD avant le 31 décembre de l’année de la reprise ou de la création de l’entreprise, de sorte à ce que ses déclarations soient prises en compte pour l’année suivante.

Exonération de CFE la première année d’activité

Durant l’année de leur création, les nouvelles entreprises sont ainsi exonérées du paiement de la CFE. Cependant, il s’agit d’une exonération qui prend fin l’année suivante. Pour bénéficier d’une exonération sur une année complète, il peut être préférable de créer votre auto-entreprise en début d’année.

Exonération si nullité du chiffre d’affaires après la création d’entreprise

Dans le cas où l’auto-entreprise réalise un chiffre d’affaires nul la première année de sa création et/ou l’année suivante, l’indépendant sera alors dispensé d’avoir à verser de CFE, en conformité avec l’article 1478 du Code général des impôts.
En effet, dès l’instant où l’entreprise n’emploie pas de salarié et qu’elle ne réalise pas de recettes, elle n’est pas considérée comme ayant débuté son activité professionnelle. La CFE trouve à s’appliquer réellement la première année où l’entreprise réalise un chiffre d’affaire, excepté pour la première année de création.

Exonération en fonction du lieu d’implantation de votre entreprise


En fonction de l’implantation de votre entreprise, vous pouvez prétendre à une exonération de CFE :

  • entreprise située dans un bassin d’emploi à redynamiser (BER) entre 2007 et 2017 : l’exonération de CFE dure 5 ans
  • entreprise située dans un quartier prioritaire politique de la ville (QPPV) : l’exonération est totale les 5 premières années. Ensuite, vous bénéficiez un abattement dégressif de 60 % la 6e année, de 40 % la 7e année et de 30 % la 8e année
  • entreprise implantée dans une zone de restructuration de la défense (ZRD) : l’exonération est totale pour les 5 premières années.

Démarche pour demander l’exonération de CFE

Si vous recevez un avis d’imposition vous demandant de régler la CFE, il est préférable de la régler dans un premier temps puis d’en demander le remboursement. Pour cela, faites parvenir un courrier en recommandé avec avis de réception auprès du Service des Impôts des Entreprises (SIE) auquel dépend votre entreprise. Vous pourrez alors demander le bénéfice de l’exonération totale. Cependant, il est préférable d’anticiper au maximum le paiement de la CFE en faisant parvenir le plus tôt possible un courrier au SIE.