Tout vient à point à qui sait attendre. Mais si l’attente est trop longue, les idées pour arrondir ses fins de mois sont toujours les bienvenues. Vous l’aurez compris, si vous êtes au chômage, vous pouvez toujours choisir de rémunérer vos services en tant que freelance. Cette initiative est même vue d’un très bon œil par les recruteurs, qui favorisent des profils entreprenants, créatifs et motivés.
Toucherez-vous alors le chômage en tant que freelance ? Le fait de devenir auto-entrepreneur empêche-t-il l’octroi du chômage ? Quel est l’impact de votre chiffre d’affaires sur celui-ci ? Est-ce réellement avantageux, en SASU ou EURL par exemple, ou n’est-ce qu’une fausse bonne idée ? On vous répond.
Au chômage, freelance, tu seras
Si dans le langage courant, “être au chômage“ renvoie à l’absence d’emploi, la situation est en réalité bien plus complexe. En effet, le chômage est la situation dans laquelle se trouve une personne qui, en âge de travailler, ne trouve pas d’emploi malgré des recherches actives. Elle n’est donc en rien incompatible avec un autre statut, celui de freelance, c’est-à-dire une personne qui travaille en toute indépendance.
Pour des raisons financières, mais aussi empiriques, vous pouvez être tentés de vous lancer en tant que travailleur indépendant. Cette configuration vous permet pourquoi pas de tester un nouveau projet, voire d’exploiter des compétences au service d’autres entreprises en contrepartie d’une rémunération.
Vous pouvez alors vous lancer aussi bien en tant qu’entrepreneur individuel (et devenir auto-entrepreneur par exemple), que créer votre propre société (SASU ou EURL). Attention toutefois, la création d’une société est beaucoup plus lourde qu’une entreprise individuelle, soyez donc sûrs de votre projet !
En freelance, chômage, tu auras
Une fois que vous avez choisi votre forme juridique pour exercer en freelance, si vous répondez toujours aux conditions de l’attribution du chômage, pourquoi vous en priver ?
En effet, en parallèle de votre rémunération liée à votre activité indépendante, vous pouvez cumuler vos allocations de retour à l’emploi (ARE) et vos revenus.
Vous pouvez bénéficier de l’allocation chômage si vous remplissez les conditions suivantes :
- vous vous êtes inscrit à Pôle emploi dans les 12 mois suivant la fin de votre contrat de travail ;
- si vous résidez en France ;
- si vous avez travaillé au moins 130 jours ou 910 heures (environ 6 mois) ;
- vous ne pouvez prétendre à aucune retraite à taux plein à compter de l’âge légal de départ à la retraite,
- vous n’avez pas liquidé une retraite anticipée à taux plein ;
- si vous êtes apte à travailler ;
- vous cherchez un emploi de manière active ; et
- vous n’avez pas quitté volontairement votre emploi.
Si vous remplissez toutes ces conditions, vous pouvez alors cumuler vos allocations chômage avec vos revenus issus de votre activité indépendante.
Pour cela, voici les 4 étapes pour calculer vos allocations chômage :
- étape 1 : 70% (revenu brut dégagé par l’activité) – allocations chômage
- étape 2 : résultat (étape 1) / montant journalier de l’allocation = nombre de jour / mois pour percevoir l’allocation
- étape 3 : nombre de jours x allocation journalière
- étape 4 : résultat (étape 4) + revenu brut
Découvrez aussi nos articles : Arrêt maladie, allocations chômage… ça se passe comment quand on est freelance ? et Réforme chômage chez les professionnels de l’IT, c’est le moment de vous lancer en freelance – Tribune !
Le bon choix, tu feras
Il est techniquement possible, nous l’avons vu, de cumuler vos allocations chômage en travaillant en freelance.
Mais ce qui s’avère être un bon choix pour certains ne l’est pas forcément pour d’autres.
D’abord, si avez choisi de devenir auto-entrepreneur, (et c’est le cas de beaucoup de freelance), ce choix n’est pas le plus judicieux. Les démarches de création d’une micro-entreprise sont très faciles d’accès, certes, mais vous pouvez bénéficier de l’allocation chômage dès lors que vos revenus générés par votre activité indépendante ne dépassent pas le salaire moyen que vous touchiez avant. Par ailleurs, en plus de déclarer mensuellement auprès de Pôle emploi vos allocations, dès lors que vous générez du revenu, 70% de vos revenus sera déduit de vos allocations.
Ensuite, si vous avez créé une société, par exemple une SASU, vous pouvez conserver vos allocations chômage si votre société génère du chiffre d’affaires uniquement si vous ne vous versez pas de salaire. En tant que dirigeant non salarié de votre SASU, le Pôle emploi considère que le chiffre d’affaires correspond au revenu de votre société et non du vôtre, et accepte par conséquent le cumul de vos allocations chômage sans limite de montant. Quant aux dividendes, si vous vous en versez, ils sont, eux aussi, cumulables avec le maintien de l’ARE.
Alors, cumuler vos revenus indépendants et vos allocations chômage, oui, mais tout dépend de votre situation !
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